En gare de Grenoble
Après une journée de courses, j’arrive à la gare avec une bonne avance pour prendre le dernier train.
Etant responsable de la bibliothèque municipale, je me dirige vers le kiosque de librairie et me plonge à la recherche des nouveautés. Absorbée par ma lecture, « j’entends » au fond de moi, dans mon esprit : « Sors, il y a une bombe. » Un moment de surprise, de doute sur mon bon sens, je replonge dans ma lecture. Mais la même phrase, en moi, se répète sur un ton impératif. Je pose le livre, sors, marche tout le long de la gare enpriant (en langue évidemment car tout m’échappe). Ceci pendant 20 minutes : en passant devant l’horloge je me disais « Je vais manquer mon train ». Tout à coup, je me sens libre et me précipite dans le hall. Alors que je franchis la porte, une annonce retentit : « Les voyageurs sont priés d’évacuer la gare à cause d’une alerte à la bombe ». Un mouvement de reflux et je me retrouve dehors, 3 cars de démineurs sont là. Les trains attendaient et je pus regagner le Trièves. Le lendemain, dans la presse, un simple entre-filet « alerte à la bombe en gare de Grenoble, revendiquée par le comité de soutien à Carlos dont le procès s’ouvre aujourd’hui ».
Puis ce fut le temps des questions :
Convaincue de la vérité de cette parole, comment ai-je pu abandonner tous les voyageurs dans le hall sans leur crier de se sauver ?
Dès que j’ai posé le livre, toute faculté de raisonner a comme disparu. Aucun sentiment de peur ou simplement de crainte.
A quoi a servi cette prière puisque ce n’était qu’une alerte - c’est-à-dire que les terroristes avertissaient de leur acte ?
Maintenant, alors que la crainte et la peur des attentats risquent de se propager, cette expérience réconforte. Si...
- le Seigneur, par son esprit est présent en nous
- s’il a accès à tout instant à notre esprit
- si laissant nos raisonnements, nous Lui faisons totalement confiance.
C’est Lui qui conduit tout. Alors résonne l’injonction biblique maintes fois répétée :
« N’ayez pas peur. »